top of page

CHASSIS

Janvier 2014: à ce jour le châssis est 'à nu'. La restauration par elle -même va pouvoir commencer.

 

Mars 2014:  Après démontage et nettoyage des pièces, je décide d'apporter les machoires de freins et le disque d'embrayage chez SCIN à Sembadel en Haute-Loire [http://www.restauration-frein.fr/index.php]. Cet atelier, que j'ai découvert à l'occasion du précédent salon Epoq'Auto, est spécialisé dans le collage des garnitures de freins et d'embrayage. C'est très simple : vous apportez (ou vous envoyez) vos pièces et on vous les rend quasiment neuves:

REPARATION DU CHASSIS

Septembre 2014: les vacances me permettent de m'intéresser au châssis. Après l'avoir soigneusement décapé (à la spatule pour les grosses épaisseurs, puis à la brosse métallique, je me rends compte qu'il a besoin d'une sérieuse restauration. En effet la corosion a compromis sa solidité en plusieurs endroits. A commencer par l'avant: au niveau des fixations du radiateur les longerons sont très oxydés. Je me prépare donc à faire des découpes pour retirer les parties les plus abimées, tailler des 'rustines' en tôle, puis souder ces rustines pour boucher les trous.

Novembre 2014: J'en étais là dans mes essais de réparation de mon châssis, lorsqu'en parcourant les annonces du Bon Coin (comme je le fais régulièrement), je tombe sur cette annonce incroyable: 'Donne châssis de B12 Citroën'. Sans trop y croire j'appelle et le donateur me confirme ce que j'avais lu: il est lui aussi en train de restaurer une B12, a du acheter plusieurs voitures pour en faire une, et propose un châssis qui lui reste plutôt que de l'envoyer à la ferraille. Ni une ni deux, on prend rendez-vous pour un samedi de décembre. Le seul hic, c'est qu'il se trouve dans les Alpes Maritimes, à environ 500km de chez moi... Par un beau matin de décembre je prends donc la route suivi de près par ma remorque. La vallée du Rhône dans toute sa longueur puis la cote, jusqu'à Grasse. Accueil chaleureux de mon donateur à l'entrée de son lotissement, puis direction l'arrière pays pour nous rendre dans une bergerie transformée en atelier. Là je découvre le châssis à donner, à coté d'un autre en cours de restauration. Le décor est complété par une magnifique 5HP. Nous chargeons la bête sur ma remorque, prenons le temps de fêter l'événement au restaurant du coin, puis devons nous séparer (en nous promettant de nous tenir au courant). Merci Bruno !

Au retour crochet par les environs de Marseille où, toujours grâce au Bon Coin, j'avais repéré un tour d'occasion. C'est un tour CROUZET, récupéré dans un lycée. Il me paraît en bon état. Les parents du vendeur s'en débarrassent car ils déménagent et n'auront plus la place pour le stocker. Nous concluons l'affaire, puis chargeons l'animal dans la remorque. Cette fois-ci la remorque est bien pleine, il est temps de rentrer à la maison. J'étais parti à 5h00 ce matin, je suis de retour ce soir il est presque minuit!

Avril / Mai 2015: Les beaux jours sont revenus et j'ai un peu de temps. Je m'attaque au châssis que l'on m'a donné. Il faut d'abord le décaper, puis l'inspecter minutieusement. Verdict: il a des qualités et des défauts. Ses défauts ne sont pas placés aux mêmes endroits que le châssis de ma voiture. Il est moins corrodé, mais comporte des fissures révélées au décapage. Il a apparamment souffert des vibrations du moteur. Je commence les réparations: meulage, soudure, meulage, rechargements...

Nouvel examen minutieux: la partie arrière du châssis a été modifiée et mon intention est de revenir aux origines. Il me faut démonter la traverse arrière en vue de la remplacer par celle de mon châssis. Les points d'attache des ressorts de suspension avant sont bien fatigués. Là encore il va falloir faire sauter les rivets et prévoir des remplacements. Une fois le châssis  dépouillé de ce qui me paraissait devoir être réparé, je procède à une dernière vérification: le contrôle géométrique de la partie saine. Et là je m'aperçois qu'il y a du mal:

La traverse droite du châssis est tordue: elle accuse une flèche d'un bon centimètre et demi alors qu'elle devrait être droite. Je contrôle mon châssis et lui est bien droit... Donc dois-je continuer à remettre des rustines sur les zones mangés par la rouille du châssis de ma voiture ou dois-je essayer de détordre le châssis que l'on m'a donné ?

Après avoir pris quelques conseils auprès de gens que j'estime compétents je choisis la première solution: je reviens à mon châssis.

Le mode opératoire n'est pas très compliqué: découpage des zones malades, confection d'une pièce à la taille du trou, soudure (avec les précautions qui s'imposent pour éviter toute déformation), et enfin meulage.

Ca c'était le coté droit, au niveau du radiateur. Le coté gauche n'était pas meilleur. Donc traitement identique. Voilà le résultat:

La tôle supérieure de la partie arrière est bien piquée. Je décide donc de la refaire.

Le plus délicat c'est de remettre en place les rivets à chaud. Il faut d'abord usiner les rivets (diamètre 9 introuvable dans le commerce), puis les mettre en place, les caler et les chauffer à blanc pour former la 2ème tête à la bouterolle. Pour la re-fabrication des rivets à tête ronde voir 'Refabrication des pièces' ci-dessous.

REFABRICATION DES PIECES

Comme je l'ai dit plus haut, je me suis décidé à acheter un tour pour refaire certaines des pièces de ma voiture trop endommagées pour être réparées.

Janvier / Février 2015: prise en main du tour. C'est devant la machine qu'on doit se souvenir de ses cours. Mais j'ai quitté la dernière fois l'école il y a maintenant 33 ans ! Donc on va y aller pas à pas, en commençant par des choses simples, en relisant les bouquins... Premièrement : télécharger la notice de la machine (merci le forum 'Usinages' où on trouve une foule de renseignements et d'idées). Deuxièmement : remettre en état les porte-outils qui ont souffert, remettre en route l'avance qui ne fonctionne plus, installer un arrosage à partir d'une ancienne pompe à eau de camping et d'une alimentation de téléphone, vérifier le fonctionnement des avances, des butées...

Puis il faut se lancer. Après quelques essais, je dresse, je chariote, puis je me lance dans les filetages, les alésages... Au fur et à mesure je peux apprécier la précision de la machine. C'est vraiment surprenant, de constater qu'avec quelques précautions on arrive à tenir le dixième sans forcer...

Mars 2015: Premiers usinages: nos anciennes sont équipées de visserie introuvable à ce jour. En effet il y a beaucoup de visserie diamètre 7 au pas de 100, qui n'est plus normalisée aujourd'hui. De plus, ce qu'on trouve en quincaillerie en 7, se visse avec une clé de 11. Le diamètre 8 avec une clé de 13. Alors que tous les vis et écrous de 7 que j'ai démontés avaient une cote de 12 sur plats, les vis et écrou de 8 se démontaient avec une clé de 14. Donc premier exercice: usiner de la visserie aux cotes de l'époque.

En bas, à droite de la photo ci-contre, j'ai mis un écrou du commerce d'aujourd'hui pour comparaison.

Re-fabrication des rivets du châssis: A partir de fer rond diamètre 16, usinage du corps du rivet par chariotage jusqu'au diamètre 9, puis chariotage de la partie tête au diamètre 14. Tronçonnage, puis reprise sur la tige du rivet pour usinage de la tête. Pour ce faire, comme je n'ai pas de tour à commande numérique, j'ai préalablement calculé les coordonnées de toute une série de points situés sur l'arc de cercle délimitant la tête du rivet : tous les 0.25mm en X. Cela donne la profondeur de l'usinage en Y. On obtient une forme en escalier, qu'un léger coup de lime ramène au tracé voulu.

Re-fabrication de clavettes type vélo:

Clavette vélo_01_light.JPG

NETTOYAGE DES PIECES

Juillet 2015: J'ai vu sur internet plusieurs sites qui parlent du dérouillage électrolytique. On place les pièces à dérouiller dans une solution conductrice (le plus souvent de l'eau dans laquelle on a dilué un peu de Saint-Marc), et on fait passer un courant électrique entre les pièces imergées et une électrode elle aussi plongée dans la solution. Le résultat est paraît-il assez surprenant. Je me décide donc à essayer ce procédé miracle pour vérifier l'efficacité vantée par beaucoup. Je remplis un seau d'eau, y dilue un peu de lessive à base de cristaux de soude, puis y place un bras d'amortisseur et une chute d'inox. Je relie l'inox au plus de mon chargeur de batterie et la pièce rouillée au moins du chargeur. Je ne suis pas très sûr du temps de traitement, aussi je sors la pièce plusieurs fois de peur de la laisser trop longtemps... Quand le traitement me paraît suffisant je rince ma pièce puis je la laisse sécher au soleil. Un coup de brosse métallique (brosse rotative montée sur une disqueuse), et là: ouaou! Le bras d'amortisseur a retrouvé un aspect qu'il avait perdu depuis longtemps: Il n'est pas neuf bien sûr mais et redevenu brillant. Jugez vous-mêmes sur la photo ci-dessous: 

Après

Encouragé par les premiers résultats, je me décide à confectionner un bac plus grand dans lequel je peux dérouiller les jantes toute entière, les supports de réservoir d'essence, les tôles sous moteur... C'est efficace, pas rapide (mais ça peut fonctionner toute une nuit sans problème) et surtout cela ne demande pas d'effort. Un coup de brosse et la pièce retrouve un aspect tout à fait convenable. Toutefois je ne recommanderai pas ce traitement pour les lames de ressort car j'aurais trop peur de fragiliser ces éléments par une corrosion inter cristalline.

De plus en plus confiant dans ce traitement, je me lance dans le creusage d'une fosse dans laquelle je peux baigner un demi-châssis à la fois. Vingt-quatre heures de traitement, un bon coup de brosse rotative et le châssis reprend gout à la vie...

Avant

Eté 2015: bac de traitement de plus grande capacité. Je peux ainsi traiter le châssis, les jantes et les demi-ponts

RESTAURATION DES LAMES DE RESSORTS

Printemps 2016: démontage des paquets de lames, vérification des cotes (pour avoir des lames identiques à gauche et à droite, ce qui n'était pas le cas), recherche de lames de remplacement, brossage unitaire, re-fabrication des cavaliers inutilisables, re-rivetage sur les lames, usinage de boulons...

Lame resort AV_03_light.JPG
Lames ressorts AR_01_light.JPG

Usinage de nouvelles bagues en bronze, pour les 'yeux' des lames en vue de supprimer les jeux. A noter que ces bagues doivent être emmanchées 'serré' dans leur logement et se déforment à l'emmanchement. Il faut donc repasser un coup d'alésoir une fois la bague en place.

Lame resort AV_07_light.JPG
Lame resort AV_09_light.JPG

Les axes qui fixent les lames au châssis ont beaucoup souffert: ils sont usés et déformés. Il faut les refaire. Un collègue spécialiste me conseille l'acier 16NC6 cémenté, trempé. J'usine donc les pièces en laissant une petite sur-épaisseur, je les fais cémenter et tremper pour durcir la surface en gardant une bonne résistance à cœur, puis je les envoie en rectification pour mise à la cote finale. A l'arrivée on voit bien la différence entre une pièce usée et une pièce neuve...

Axes suspension_01_light.JPG

Eté 2017: Assemblage des paquets de lames. Pour cela il faut commencer par graisser les lames de ressort.

Graissage lame ressort_01_light.JPG

PEINTURE DU CHÂSSIS

Eté 2017: Application d'un primaire puis première couche au pinceau.

Peinture 1ere couche_01_light.JPG

Puis peinture au pistolet pour la 2ème couche:

peinture chassis1.jpg

SUPPORTS DE MARCHEPIEDS

Octobre 2017: Les marchepieds sont supportés à l'avant par une traverse suspendue aux châssis par 2 suspentes en U. L'une des suspentes est tellement abîmée que je dois l refaire. Mais je n'ai rien pour plier de la tôle aussi épaisse. Alors à partir d'un coffret métallique récupéré, je découpe des morceaux en utilisant les pliages du coffret. Je découpe ainsi 2 moitiés de support que j'assemble par soudage:

Support marchepied_02_light.JPG
Support marchepied_03_light.JPG

Le profilé en U qui supporte les marchepieds à l'avant n'est guère plus joli: déformé et très corrodé. Pour le refaire je commence par aller voir mon serrurier et lui demande de me plier une tôle d'épaisseur 3 mm aux dimensions mais le résultat ne me satisfait pas. Les côtes sont très approximatives et les ailes du U ne sont pas égales. Je me rabats donc sur un tube carré de 40 (série construction pour avoir des rayons extérieurs plus grands), que je coupe sur toute sa longueur pour en faire un U. Je le coupe enfin une dernière fois à la base du U et je le soude sur la longueur pour le mettre à la cote.

Les supports arrière sont un peu compliqués à réaliser dans la mesure où ils ne sont pas rectilignes. Là encore j'ai eu recours à du tube carré, découpé en longueur puis façonné ainsi:

Support AR MP 01.JPG
Support AR MP 03.JPG
Support AR MP 02.JPG
Support AR MP 08.JPG
Support AR MP 10.JPG
Support AR MP 09.JPG

REMONTAGE TRAIN AVANT

Essai montage pivot_02_light.JPG
Roue AV_11_light.JPG
Roue AV_05_light.JPG
Goujon roue AV_01_light.JPG

REMONTAGE TRAIN ARRIERE

Au démontage je m'étais aperçu que le pignon conique et la couronne étaient endommagés. Coup de chance énorme: en cherchant sur un site de petites annonces j'en trouve un à vendre, apparemment neuf:

Couple conique_02.JPG

Aidé des conseils de la Revue Technique, je procède au remontage du pont, après avoir réusiné les boulons qui ferment le différentiel.

Montage pont_11.JPG
Montage pont_01.JPG
Montage pont_02_light.JPG

A SUIVRE...

bottom of page